Lutter contre les abus dans l'Eglise, en Église



    APRÈS LA CIASE

    (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église)

     

    2 instances ont été créées et financées par l’Église : l’INIRR (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) et la CRR (commission reconnaissance et réparation).

     

    L’INIRR, créée par la conférence des évêques de France, étudie les cas des victimes mineures au moment des faits, pour des abus commis par des membres du diocèse, prêtres ou laïcs.

    Elle est compétente lorsque la réparation n’est pas possible par la justice pour cause de prescription, décès de l’agresseur … ou en cas de condamnation judiciaire lorsqu’il y a une demande de reconnaissance et de réparation par l’Église.

    La CRR a été créée par la conférence des religieux et religieuses de France pour des abus commis par des membres des congrégations religieuses. Elle étudie les cas de toutes les victimes sans limite d’âge.

     

    Le montant de l’indemnisation est plafonné à 60 000 euros, le montant moyen accordé est de 38 000 euros. En 2021 l’épiscopat a créé un fonds de dotation spécifique : le SELAM (solidarité et lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs) qui décide en fin de parcours.

     A l’INIRR, un référent par personne étudie la situation lors de 3 entretiens puis aide la victime à rédiger une synthèse. L’évêque des lieux de commission des faits est consulté pour confirmer la présomption de vraisemblance.

    3 critères sont étudiés : la gravité des faits, leur conséquence psychologique et la façon dont l’Église a réagi, sur une échelle d’évaluation de 1 à 10.

    La synthèse est envoyée à un collège de 12 personnes qui décide du mode de reconnaissance ou de réparation et fixe le montant de l’indemnisation (de 5 000 euros à 60 000 euros).

    Il y a une possibilité pour la victime de demander de revoir ce montant.

    Puis le dossier est enfin transmis au SELAM.

     

    Pour la CRR il y a 2 commissaires par personne qui recueillent le témoignage et aident à constituer le dossier. L’échelle d’évaluation va de 1 à 7.

    Les critiques des associations de victimes portent sur la lenteur de la procédure même si cela peut être nécessaire pour certaines victimes pour laisser place à la parole mais c’est psychologiquement difficile pour beaucoup.

    Il est demandé plus de référents ; la difficulté est de trouver les bonnes personnes, compétentes et à l’écoute, surtout qu’une bonne partie d’entre elles est bénévole et n’est pas présente à temps plein. Les 2 organismes visent une augmentation de leurs effectifs.

    Les rencontres avec les référents ont lieu en présentiel dans la région parisienne, mais pour le reste de la France elles se font par vidéo ou téléphone. Les associations demandent que les référents puissent se déplacer en région et souhaiteraient 2 référents par victime : un psychologique et un juridique.

    Enfin une ligne téléphonique a été mise en place destinée aux victimes en attente d’un référent pour les informer de l’état de leur dossier, mais elle n’est ouverte que… 8 heures par semaine !!

     

    • CHIFFRES CLES CRR au 30 octobre 2023

    25 membres de la CRR référents,

    801 personnes ont saisi la CRR, 542 demandes déjà instruites,  216 demandes en cours d'instruction,

    255 demandes clôturées sans réparation, 144 renvoyées vers l'INIRR, 74 demandes où la CRR n'est pas compétente, 37 simples témoignages,

    313 recommandations émises

    Montant total des réparations financières : 11,1 M              Montant moyen recommandé : 35 300 euros

    210 protocoles d'accord signés                       7 procédures de réexamen en cours

    PROFIL DES PERSONNES VICTIMES (sur 313 recommandations)

    90% des personnes qui saisissent la CRR ont plus de 50 ans, 88% des agressions ont eu lieu entre 1950 et 1980

    81% des victimes étaient mineures au moment des faits : 70% d'hommes et 30% de femmes, 48% avaient moins de 12 ans, 59% des faits ont eu lieu dans des écoles

    19% étaient majeures au moment des faits : 70% de femmes et 30% d'hommes

     

    • CHIFFRES CLES DE L’INIRR en 2022 : (Mise à jour au 1er mars 2023 en italique)

    1133 personnes victimes se sont adressées à l’INIRR

    1186 personnes se sont adressées à l’INIRRr

    295 appels à la permanence téléphonique

    403 appels à la permanence téléphonique

    63 ans : âge moyen des personnes victimes

    61 ans : âge moyen des personnes victimes

    315 personnes accompagnées par un référent

    404 personnes accompagnées par un référent

    69% des personnes victimes sont des hommes / 31% sont des femmes

    68% des personnes victimes sont des hommes / 32% sont des femmes

    15 référents de situations

    15 référents de situations

     

    142 décisions rendues par le collège

    201 décisions rendues par le collège

    Les 2 organismes reconnaissent un effectif limité qui augmente les retards. La moitié à 2/3 des référents ou commissaires sont bénévoles…

    Un documentaire sur ce sujet est diffusé sur la plateforme France.TV : « Le prix d’une vie » dans la série documentaire Infrarouge, il a été diffusé le 5 décembre 2023 mais est encore disponible. Il permet de mieux comprendre le fonctionnement de ces organismes et l’extrême difficulté à indemniser ce qui ne peut se mesurer…

                                                                                                                                                  Isabelle RIVATON

     

    Une suite du rapport de la CIASE peu connue !!

    En novembre 2021, puis en novembre 2022, les évêques ont voté l’instauration et le déploiement d’un modèle national de carte d’identification et de celebret tenu à jour pour tous les évêques, prêtres (diocésains et religieux) et diacres. Il s’appuie sur un annuaire numérique national sécurisé des prêtres et diacres mis à jour et un système de QR codes.

     

    Carte d’identification et de celebret pour tous les diacres, prêtres et évêques de France

    Le celebret est un document délivré par l’autorité ecclésiastique qui atteste que son détenteur est un prêtre, qu’il peut célébrer la messe et qu’il dispose de la faculté de confesser. Valable un an, il est l’équivalent de la carte de presse pour les journalistes ou de la carte d’identité professionnelle des avocats.

    Chaque prêtre possède un « celebret », un document qui atteste qu’il a été ordonné validement, qu’il est rattaché à un diocèse ou une communauté, et qu’il peut célébrer les sacrements. En novembre 2021 puis en novembre 2022, les évêques ont voté l’instauration et le déploiement d’un modèle national de carte d’identification et de celebret tenu à jour pour tous les évêques, prêtres (diocésains et religieux) et diacres. Il s’appuie sur un annuaire numérique national sécurisé des prêtres et diacres mis à jour et un système de QR codes.

    Livret 1 - Hiver 2024

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    Rester fidèle à cette Eglise ???

    05-12/2022

    Ces lignes ne sont ni un enseignement, ni une exhortation, mais le simple partage de ce qui habite l'esprit et le cœur d'un curé aujourd'hui...

    Voilà un certain nombre d'années que nous recevons avec effroi les révélations concernant les abus sexuels commis par des prêtres voire des évêques, et d'autres membres de l'Eglise. Il y a un an, nous pensions avoir atteint l'acmé de l'horreur devant le tableau que dressait le rapport de la CIASE ; ce que nous avons appris plus récemment concernant des évêques et les défaillances personnelles ou institutionnelles qui ont empêché ou retardé l'avènement de la vérité et de la justice, malgré les résolutions prises, augmente l'indignation, la colère et le manque de confiance envers les responsables de l'Eglise catholique dans notre pays.

    Aux victimes des abus sexuels et des abus de pouvoir s'ajoutent les victimes des abus de confiance...

    Dans ce contexte de désastre, la tentation est grande d'emboîter le pas à celles et ceux qui ont déjà pris de la distance vis-à-vis de l'Eglise catholique. Je suis persuadé que nous sommes nombreux à nous interroger à propos de la pertinence de rester attachés à la communauté de Foi qui a été la nôtre, très souvent, depuis notre plus tendre enfance.

    Le souci de dénoncer le mal et de ne pas s'y associer invite à prendre de la distance... Oui, il nous faut prendre de la distance vis-à-vis du mal, du péché, de ce qui détruit la dignité de la personne humaine voulue et rachetée par Dieu. Mais je ne veux pas et ne peux pas rejeter le Christ, unique Médiateur avec le Père dans l'Esprit Saint. Et c'est par son Eglise que je peux vivre dans cette Alliance avec Dieu. C'est en cela que l'Eglise est Sainte mais elle n'en est pas moins marquée par le péché des humains qui la composent... Il me semble que ce serait une illusion de vouloir quitter l'Eglise tout en restant attaché à la Foi en Dieu Trinité, au Christ et à son Evangile. Nous ne pouvons pas être disciples du Christ sans être de son Eglise.

    Et puis cette Eglise est belle de tout ce que je vous y vois vivre pour annoncer l'Evangile, pour venir en aide aux plus démunis, aux malades, aux isolés, et dans vos nombreux engagements professionnels, associatifs, syndicaux, familiaux, qui vivifient la fraternité et la justice au sein de notre société.

    Alors, non, je ne quitterai pas l'Eglise, mais la même foi en Jésus Christ qui m'invite à rester en son sein m'invite à tout mettre en œuvre pour que cette Eglise se convertisse et cela passe d'abord par ma propre conversion... Aussi douloureux que cela soit, ce qui me fait souffrir, me désole et m'humilie doit devenir chemin de conversion, chemin de vérité et de purification, même si ce chemin est plus long que ce que nous souhaiterions... Ce chemin passera certainement par des réformes de l'institution pour mettre en œuvre une meilleure synodalité et peut-être par d'autres transformations ; puissions-nous les vivre avec courage et joie.

    Et puis il serait lâche et injuste de quitter cette Eglise au moment où un travail de vérité est en train de s'opérer, au moment où elle est en train d'essayer de se dépêtrer de ce mal, alors que nous nous y trouvions bien lorsque le mal était caché.

    Enfin, j'espère que le travail auquel l'Eglise catholique s'adonne actuellement dans notre pays, que le combat qu'elle est en train de mener et qui doit encore se poursuivre, sera dans quelques dizaines d'années perçu comme prophétique pour notre société... Que Dieu nous donne la force de le mener, ensemble, à son terme.

    Jacques Brun

    Croix de Saint Damien devant laquelle St François a entendu l’appel du Seigneur : « Rebâtis mon Église»




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    Prévention et lutte contre les abus sexuels : où en est-on ?

     05/12 2022

    1. Au plan national

    Un an après les résolutions prises par les évêques de France à la suite du rapport de la CIASE, de nombreux chantiers ont été ouverts très rapidement. On peut en citer deux en particulier. D'abord la mise en place de neuf groupes de travail composés de laïcs, diacres, prêtres, personnes consacrées et évêques à qui les Evêques de France demandent des préconisations pour que l'Eglise soit davantage la maison sûre à laquelle le pape François nous demande travailler. Des personnes victimes de notre diocèse y sont associées. Les résultats de ces travaux seront publiés et communiqués aux Evêques au printemps prochain.

    Par ailleurs, depuis le mois de janvier, l'Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de réparation se met en place au service des victimes de violences sexuelles subies dans l'Eglise quand elles étaient mineures. Face aux très nombreuses demandes, dont celles émanant de notre diocèse, l'instance renforce actuellement ses moyens.

    2. Dans notre diocèse

    La révélation en janvier de cette année d'actes pédocriminels commis il y plusieurs décennies, par le prêtre Louis Ribes dans le village de Grammond et les drames vécus par ses victimes nous incitent à renforcer le dispositif de prévention mis en place dans notre diocèse depuis plusieurs années et à nous engager davantage auprès de celles et ceux qui souffrent encore des agressions odieuses qu'ils ont subies.

    Nous avons pu proposer aux victimes qui se sont signalées à notre cellule d'accueil et d'écoute un groupe local avec un psychologue pour les écouter, libérer la parole et aussi orienter celles qui le souhaitaient vers des professionnels de l'aide et du soin des troubles psychotraumatiques.

    Le travail de prévention continue et s'amplifie. Des membres de l'antenne diocésaine de prévention et de lutte contre les abus sexuels suivent des formations organisées au plan national pour répondre davantage aux besoins que nous identifions en matière de sensibilisation, d'information et de prévention. Ainsi, les prêtres du diocèse ont pu participer en mars à une demi-journée de formation animée par un psychiatre autour des enjeux d'une écoute et des éventuelles réponses apportées dans des situations difficiles, en particulier dans le cas de confidences faites sur de possibles abus sexuels. Les prêtres et religieux arrivant dans le diocèse et les LEME ayant reçu récemment leur mission ont été destinataires d’une information et ont validé leur adhésion à la charte diocésaine relative à une attitude éducative adaptée.

    Avec des personnes victimes et aussi des parents de jeunes victimes avec qui nous avions bâti le temps de prière de la journée nationale de mémoire du mois de mars, nous avons travaillé à la préparation d'un module de sensibilisation des personnes engagées dans les paroisses et mouvements auprès d'enfants, de jeunes et de personnes vulnérables. Ces interventions ont pour objectif de prendre en compte l'ensemble des questions de maltraitance que la CIASE et tout récemment la commission sur l'inceste et les violences faites aux enfants ont mis en lumière. Plusieurs objectifs sont visés : aider chacun à avoir une attitude éducative juste, être attentif aux signaux de maltraitances que pourraient subir celles et ceux qui leur sont confiés et savoir écouter et donner la suite adaptée à leur parole. Cette formation a déjà été proposée par la paroisse Saint-François en Forez sur une soirée ou une matinée. Elle a réuni une quarantaine de personnes. L'évêque a demandé à l'ensemble des responsables de paroisses ou alliances du diocèse que soit proposé ce module aux personnes localement concernées d'ici juin 2023.

    La convention passée entre l'Antenne diocésaine de prévention et de lutte contre les abus sexuels et un centre de ressources du CHU de Saint-Etienne, le CRIAVS, permet de bénéficier de l'expertise et d'interventions de professionnels.

    Avec des personnes victimes avec lesquelles nous sommes en lien, nous constatons que des chrétiens expriment une forme de lassitude et souhaiteraient que la page douloureuse soit tournée. Il est important que collectivement nous ayons toujours conscience du mal qui s'est infiltré dans l'Eglise et que chacun de nous demeure vigilant pour le tenir éloigné de ceux qui nous sont confiés.

    Jean-Louis REYMONDIER – diacre
    Délégué diocésain à la protection des mineurs

    3. Dans notre paroisse

    L’antenne diocésaine de prévention et de lutte contre les abus sexuels a fait une formation qui s’est tenue dans la paroisse à l’église Ste Agathe d’Andrézieux vendredi 18 novembre et samedi 19 novembre.

    Cette rencontre, s’est déroulée en deux temps : 

    - une première partie sur la juste attitude à avoir quand on accompagne des jeunes,

    - une seconde pour savoir que faire en cas de suspicion d'un cas d'abus sur mineur.

    « Il est essentiel que, comme Église, nous puissions reconnaître et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger ».                       Pape François, Lettre au peuple de Dieu – 20 août 2018

    Ci-dessous témoignage de participant.

    J'ai participé à la formation prévention en tant que maman qui anime le caté. J'ai beaucoup apprécié les échanges d'abord en petits groupes puis en grand groupe autour de situations qui peuvent paraître banales, quotidiennes et qui montrent qu'il est parfois très difficile de dire ce qui est accepté mais à éviter, problématique, etc. A travers de petites vidéos nous avons découvert certains comportements/attitudes d'enfants qui doivent nous alerter en tant que parents. Que ce soit la partie concernant la juste attitude à avoir quand on accompagne des jeunes, ou celle qui nous informait quoi faire en cas de soupçon d'abus, j'ai appris beaucoup de choses, pas uniquement en tant qu'animatrice du caté, mais surtout en tant que parent. Les intervenants étaient d'une grande qualité, je pense qu'il peut être très enrichissant pour tout parent de participer à une formation de ce genre.                                   Elisabeth

    Dans les différentes maisons paroissiales,                                                          Dans nos églises, maisons paroissiales,
    sur la porte intérieure des toilettes                                                                      l’affiche "À l’écoute des personnes victimes"
    ainsi que dans les salles de caté.de notre paroisse,                                          a été placée.
    l’affiche ci-dessous a été mise bien en évidence.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Si vous souhaitez suivre l’actualité de ce sujet, vous pouvez, entre autres, consulter trois communiqués de presse rédigés par le Vatican.

    • Le premier du 4 octobre intitulé : « Un an après le rapport Sauvé, où en est l’Église de France ? »,
    • Le deuxième du 5 décembre titré : « Le premier tribunal canonique national inauguré par l’’Église de France. »
    • Et enfin celui du 15 décembre, « Les évêques de France confortés par leur visite au Vatican ».

    Ce dernier communiqué résume les 3 journées de rencontres de nos évêques avec les différents ministères de la Curie pour faire le point sur la lutte contre les abus sexuels et le suivi des mesures prises.

    Sur le site de la paroisse, vous pouvez trouver l’intégralité des textes de « Vatican News » dont quelques exemplaires sont disponibles sur les présentoirs au fond de l’église.

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    Pour s'inscrire, cliquer sur l'invitation.
    Bien sûr une aide est possible pour tous ceux qui ont besoin d'aide pour s'inscrire en ligne.
    Contactez l'accueil paroissial de St Just 04 77 36 47 62

    Cette formation est animée par l'antenne diocésaine de prévention des abus dans l'Eglise. Elle aura pour sujet précis la prévention des abus sexuels sur les mineurs.



    La même rencontre sera proposée

    le vendredi 18 novembre de 20h à 22h et le samedi 19 novembre de 9h30 à 11h30,

    à l'église Ste Agathe à Andrézieux.

    Chacun s'inscrit pour une seule date.

    Cette rencontre se déroulera en deux temps : 
    - Une première partie sur la juste attitude à avoir quand on accompagne des jeunes,
    - Une seconde pour savoir que faire en cas de suspicion d'un cas d'abus sur mineur.

    Se former pour faire face à ce drame est de la responsabilité de chacun, il en va de la sécurité de nos enfants et petits-enfants, de la crédibilité de notre Eglise, de la capacité à poursuivre notre mission de baptisé.


    « Il est essentiel que, comme Église, nous puissions reconnaître et condamner avec douleur et honte les atrocités commises par des personnes consacrées, par des membres du clergé, mais aussi par tous ceux qui ont la mission 
    de veiller sur les plus vulnérables et de les protéger ».

    Pape François, Lettre au peuple de Dieu – 20 août 2018

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    A LIRE : 

     

    Abus : Philippe Lefebvre demande « un grand coup de Bible dans l’Église »





     

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    Suites du rapport de la CIASE                                                                                                                04/2022

    Prière lue aux évêques à Lourdes le 6 novembre 2021 suite au rapport CIASE
    « Petit enfant qui pleure,
    Petit garçon qui t’en était allé servir la messe, plein de fierté, petite fille qui allait te confesser le cœur plein d’espérance du pardon, jeune garçon, jeune fille, allant tout enthousiaste à l’aumônerie ou au camp scout. Qui donc a osé souiller votre corps de ses grosses mains ? Qui a susurré à votre oreille des mots que vous ignoriez ? Qui vous a imposé cette odeur qui vous imprègne ? Qui a fait de vous sa chose, tout en prétendant être votre meilleur ami ? Qui vous a entraîné dans son secret honteux ?
    Petit enfant qui, à jamais pétrifié, pleure sous les voûtes d’une cathédrale, petit enfant des centaines de milliers de fois multiplié !
    Quelqu’un t’a photographié. Il permet à beaucoup de te voir, de te regarder. Quelqu’un s’est reconnu en toi, a vu en toi l’image de sa destinée brisée, ravagée. Quelqu’un, en te découvrant un jour, a trouvé en toi un frère ou une sœur grâce à qui il allait pouvoir exprimer ce qu’il portait en secret, ce que tant et tant ont porté et portent sans trouver de mots pour le dire, sans trouver, et moins encore, de cœur pour les écouter.
    Petit enfant qui pleure sur un pilier d’église, là où tu devrais chanter, louer, te sentir en paix dans la maison de Dieu, nous te regardons. Désormais, nous passerons devant toi en te voyant, en t’écoutant. Ô enfant bafoué, enfant humilié, enfant profané qui survit au fond de tant d’adultes ou adolescent suicidé, nous voulons apprendre à te regarder et à entendre le cri muet de ta souffrance.
    Petits garçons, petites filles qui pleurez cachés dans les adultes que tous voient, adolescents murés en un silence qui vous a été imposé, nous vous devons cela. Nous vous le devons sous le regard de l’humanité, sous le regard de notre conscience, sous le regard du Christ notre Seigneur, que vous vouliez chanter de toute votre âme, de tout votre être, et devant qui à jamais vous pleurez.
    Il est trop tard pour que nous puissions essuyer vos larmes. Il ne l’est pas de nous souvenir de vous. Votre image placée sous nos yeux, nous voudrions qu’elle imprègne nos âmes. Désormais, je ne peux entrer dans une église, pour y célébrer le mystère de la vie et de l’amour plus forts que la mort, sans porter le stigmate de votre visage qui pleure, si pauvre, si touchant, si seul, si désemparé, et si digne surtout. Tout le bien du monde ne rachète pas les pleurs d’un enfant.
    Petit enfant qui pleure, petite fille, petit garçon, adolescente, adolescent, moi, Éric, évêque de l’Église catholique, avec mes frères évêques et les prêtres et les fidèles qui le veulent bien, j’implore de Dieu en ce jour qu’il m’apprenne à vous être fraternel. "Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." »

     

    Résumé des résolutions votées par les évêques en novembre 2021

    1. Reconnaissance de la responsabilité institutionnelle de l’Eglise dans les violences subies par les victimes et d’un devoir de justice et de réparation avec demande de pardon en vérité.

    2. Des mesures sont prises concernant :

    • La modification de l’instance nationale créée en mars 2021 (INIA) : elle devient Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation (INIRR) sous la présidence de Marie Derain de Vaucresson, juriste.
    • L’engagement pour l’indemnisation des personnes victimes.
    • La constitution de groupes de travail avec des laïcs, diacres, prêtres, personnes consacrées, évêques et personnes victimes.

    3. Des mesures particulières sont prises avec :

    • Création de cellules d’écoute des personnes victimes au Conseil de Prévention et de Lutte contre la Pédophilie.
    • Mise en place d’une charte de bonne conduite de protection des mineurs.

     

    Avancées sur la mise en place des résolutions

    1.     Au niveau national :

    • Un Conseil pour la Prévention et la Lutte contre la Pédophilie est créé (CPLP), destiné à écouter, reconnaître et réparer.
    • La journée de prière pour les personnes victimes de violences et agression sexuelles et d’abus de pouvoir et de conscience au sein de l’Eglise a eu lieu dimanche 20 mars, 3ème dimanche de carême.
    • Le fonds de Solidarité Et de Lutte contre les Agressions sexuelles sur Mineurs « SELAM » a été créé et a récolté les premières sommes de différents contributeurs. Des ventes de biens diocésains sont également envisagées. Il est géré par un laïc, Gilles Vermot Desroches.
    • Le tribunal pénal canonique national est créé au 1er avril 2022. Il sera opérationnel début mai.

    Pour suivre la mise en place des résolutions prises par les évêques, rendez-vous sur le site internet :

    https://abus-quefaitleglise.catholique.fr/

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    Site de la Conférence des Evêques de France :

    https://luttercontrelapedophilie.catholique.fr/ 

    2.     Au niveau diocésain :

    -       Une Antenne diocésaine de prévention et de lutte contre les abus sexuels est formée sous la responsabilité de Jean-Louis Reymondier, diacre.

    Pour tous renseignements :

    https://www.diocese-saintetienne.fr/delegations-eglise-dialogue/agir-contre-abus-sexuels

     

    -       Un guide pratique pour de justes relations éducatives a été publié à destination de tous les éducateurs qui interviennent auprès des enfants, jeunes ou personnes vulnérables.

    • Il contient des conseils et préconisations sur les attitudes à tenir, responsabilités et devoirs des éducateurs, et les interdits verbaux, physiques ou psychologiques.
    • Il aide à évaluer, discerner et agir pour le bien des victimes en cas de soupçon.
    • Il appelle à la vigilance envers des personnes à tendances pédophiles : https://pedo.help/fr
    • Il propose des contacts locaux :
    a) Une cellule diocésaine d’accueil, d’écoute et d’accompagnement existe pour les victimes et leurs proches :
    Par téléphone : 04 77 59 30 66 – Par mail : accueil.victimes@diocese-saintetienne.fr
    Par courrier : Service accueil victimes – Evêché, 1 rue Hector Berlioz, CS 13061 42030 St Etienne cedex 2
     
    b) Un centre d’écoute ALMA 42-43 contre la maltraitance :
    Par téléphone : 04 77 38 26 26 – Par mail : alma42@orange.fr
    Par courrier : 28 rue Louis Braille 42000 St Etienne
     
    c) Un délégué du défenseur des droits à St Etienne 04 77 48 48 99 et à Montbrison 04 77 96 37 11
    • Il informe sur les sites nationaux si l’on a des difficultés à déterminer la suite à donner :
    a) Enfants en danger, parents en difficulté : le 119 www.allo119gouv.fr
    b) Personnes vulnérables en danger de maltraitance : le 3977 https://3977.fr/
    c) Défenseur des droits : https://www.defenseurdesdroits.fr

    -       Un dépliant résume tous les points de repères pour la protection des mineurs et personnes vulnérables.



    3.     Au niveau de notre paroisse :

    -       Tous les prêtres, diacres et laïcs en mission ecclésiale ont signé la charte diocésaine de prévention de la pédophilie.

    -       Week-end des 9 et 10 octobre et 16 et 17 octobre : proposition d’échanges et partages après les messes (*)

    -       Vendredi 19 novembre : soirée de présentation du rapport de la CIASE avec temps d’échanges en groupes (*)

    -       Une rencontre est en cours de programmation. Jean-Louis Reymondier, responsable de l’Antenne diocésaine, viendra présenter le dépliant proposé par le diocèse.

    (*) Voir article ci-dessous

     

    Que faire ?

    Voici la question que le conseil pastoral paroissial s’est posé, le jeudi 7 octobre, deux jours après la parution du rapport Sauvé. Comme pour bon nombre de chrétiens, il nous a été difficile de recevoir ce rapport. Bien entendu, nous avions conscience de la dramatique réalité qu’il mettait en lumière, mais le constat chiffré qu’il posait a engendré chez les uns et les autres des sentiments divers. Pour les uns la colère devant les crimes accomplis et leur nombre, pour d’autres la peine et le chagrin profonds, pour d’autres encore la honte et la culpabilité de n’avoir pas vu, pas compris l’ampleur du problème…

    Alors face à cela, il nous est apparu évident que la seule chose à ne pas faire était de ne rien faire. Notre besoin de parler et de partager cela avec d’autres nous a imposé notre première décision : il nous fallait ouvrir un espace de parole immédiat pour ceux qui en ressentiraient le besoin. Un espace de fraternité pour pouvoir exprimer ce que provoquait en nous ce rapport. * Le week-end suivant, nous avons donc proposé à ceux qui le désiraient de rester un peu après les différentes messes pour échanger et partager autour du rapport de la CIASE. L’idée n’était pas alors d’agir dans la durée, mais simplement de partager ensemble, d’accueillir cette réalité dans ce qu’elle a de plus dur, de regarder en face cette vérité. Sur les différents clochers, ces temps d’échanges ont permis de partager nos ressentis, et furent vécus avec beaucoup de sincérité.

    Dès le 7 octobre, nos échanges nous avaient aussi amenés à penser l’après. Car tout l’enjeu du rapport est de nous permettre de mettre en place un cadre protecteur, qui ne laisse aucune place aux violences, et encore moins aux violences sexuelles sur des enfants. C’est avec cet objectif que fut proposée * la soirée du 19 novembre dernier. Ouverte à tous les paroissiens, cette soirée s’est déroulée en 3 temps. Après un bref accueil, nous avons regardé une présentation vidéo du rapport : extrait de discours et présentation chiffrée du rapport nous ont permis d’entrer dans le vif du sujet. Puis la trentaine de personnes présentes s’est répartie en petits groupes de 5-6 personnes pour échanger autour de 3 points :

    • Notre ressenti à la présentation de ce rapport et à ses conséquences,
    • Les questions posées et qui mériteraient d’être travaillées,
    • Les attentes pour l’avenir.

    Enfin, nous nous sommes retrouvés en grand groupe afin de faire une remontée de nos échanges avant de finir par un temps de prière.

    Parmi les remontées, c’est l’espérance qui est revenue le plus souvent. Une espérance forte que la vérité, que le rapport met en avant, nous libère de tous ces mensonges, ces secrets et nous permette de repartir sur de nouveaux rapports. Bien entendu le choc face aux nombres de victimes était partagé par tous et certains se demandaient comment ne pas avoir honte de faire partie de l’Eglise dans ce contexte. Scepticisme, espérance ou, en tout cas, vigilance quant aux décisions prises par les évêques et à leur application sont revenus plusieurs fois. Une vraie réflexion vis-à-vis de nos prêtres a également été menée : si le rapport met heureusement en lumière la responsabilité de l’Eglise vis-à-vis des victimes, elle l’est aussi vis-à-vis des coupables qui ne furent ni punis, ni soignés pendant toutes ces années. Il fut également dit que si les coupables doivent être traités comme tels, il est essentiel que la formation des prêtres et nos communautés chrétiennes soient un appui et un soutien fraternel pour vivre le ministère et qu’une plus grande place, aux laïcs en général et aux femmes en particulier, doit être pensée.

    Cette soirée fut riche en échanges et en partages. D’autres pistes de travail sont étudiées, mais en pause pendant la consultation synodale. Cela étant, le synode est une occasion pour chaque baptisé de s’exprimer et notamment sur ses aspirations pour l’Eglise de demain. Une Eglise qui, espérons-le saura tirer les enseignements nécessaires du rapport Sauvé.                                                                                                                        Anne Gayet

    Plus d’infos sur le site de notre paroisse

    https://saint-francois-forez.fr/lutter-contre-les-abus-dans-leglise-en-eglise

     

    Des outils et supports de prévention, d’information, de sensibilisation

    Pour les adultes :
    -       Brochure publiée par la Conférence des Evêques de France : « lutter contre la pédophilie »
    -       Fascicule pour les professionnels de l’enfance : « protéger les enfants des violences sexuelles »
    -       Sites d’informations et de matériel de sensibilisation :

     

    Pour les enfants :
    -       Livret de prévention pour les 7-13 ans « stop aux violences sexuelles faires aux enfants » édité par Bayard
    -       3 vidéos complémentaires à voir sur le site : https://www.bayard-jeunesse.com/infos/actualites/bayard-jeunesse-realise-un-livret-de-prevention-des-violences-sexuelles-faites-aux-enfants/
    -       Livre « j’apprends à me protéger des abus sexuels » pour les 6-12 ans : https://nonono.help/?lang=fr
    -       Ouvrages de prévention auprès de l’Association AISPAS : https://aispas42.fr/ressources-diverses/

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    En raison du COVID, Philippe Lefebvre ne pourra pas venir en France le Week-end prochain. Sophie Lebrun est elle aussi testée positive.

    Nous n’avons donc pas d’autre choix que de reporter les interventions des 14 et 15 janvier 2022        

    aux vendredi 29 et samedi 30 avril 2022

    L’équipe d’organisation 

     

     

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    Communiqué de presse de l'Assemblée plénière des Evêques du 08 novembre 2021

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    Résolutions votées le 08/11/2021

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    Discours final assemblée plénière des Evêques du 08 novembre 2021 

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    Texte de Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort le 06 novembre 2021

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    Message de l'Evêque de Saint Etienne du 05 octobre 2021 concernant le rapport de la CIASE

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