Que célèbre-t-on le dimanche ?

    Que célèbre-t-on le dimanche ?

    Depuis quand ne nous sommes-nous pas posé la question ?

    Pâques semble être le moment idéal pour nous redire clairement que ce que nous célébrons le dimanche : le mystère pascal, mystère du Christ mort sur la croix et ressuscité pour nous. Oui, c’est très vite dit, mais c’est parfois un peu flou, tout ça…

    Pour commencer, finissons-en avec les jérémiades datées[1] : pourquoi les chrétiens ne vont-ils plus à la messe ? Comment les faire revenir ? Et à la demande du Pape François[2], essayons de changer notre regard. Notre regard sur l’autre, mais aussi notre regard sur nous-même. Certes, nous venons à la messe pour communier, mais cela ne peut être la seule raison d’y aller. Sinon pourquoi ne donnerait-on pas vite fait la communion, sur les parvis, en temps de pandémie ? La liturgie dominicale repose sur une indissociable trilogie : communion, Parole et charité.

    -       Communion au corps du Christ, bien sûr, mais corps du Christ qu’est aussi l’assemblée ; corps du Christ en communion avec ceux qui n’ont pas pu venir et avec ceux qui nous ont quittés. La communion est bien plus qu’une hostie consacrée.

    -       La Parole est centrale aussi, comment me parle cette Parole entendue ?

    Comment m’accompagnera-t-elle après la célébration ?

    -        Et enfin la charité, signifiant ici le fait de mener une vie de fraternité chrétienne, car c’est elle que nos rassemblements du dimanche viennent alimenter. Yves nous l’a redit dimanche 21 mars : un seul commandement nous est donné : « aimez-vous les uns les autres ».

    Ainsi ce n’est pas pour « faire plaisir à Dieu » que je viens le dimanche, mais pour me « booster » à l’énergie de ce mystère pascal commémoré ensemble pour continuer plein d’énergie à aimer les miens et les autres, et moi-même aussi !

    Ne boudons pas notre joie de vivre une église en pleine résurrection. Finie la messe par habitude ou simple convention sociale : les chrétiens présents aujourd’hui aux célébrations y viennent pour faire vivre leur foi et témoignent de la joie que cela leur apporte. « Ça fait un bien fou ! », disait il y a quelques semaine une maman à la sortie de la messe en famille.

    Saurons-nous, nous aussi, témoigner de la joie que nous apporte ce rendez-vous ? Saurons-nous dire l’espérance que ce rendez-vous réveille en nous et qui nous fait vivre au quotidien ?

     

    Que célébrons-nous le dimanche ? Nous célébrons la joie de la bonne nouvelle de la résurrection. Alors soyons heureux, avec ceux qui sont là, de fêter la folie de la Croix et de la Résurrection, car même en temps de pandémie nous avons toujours une Bonne nouvelle à partager et une nouvelle qui sera Bonne, de toute éternité !

    Fraternellement,

    Fanny




    [1] Le premier congrès du Centre pastoral de Liturgie, en 1943, s’interrogeait déjà en ces termes : « Pourquoi les baptisés ne vont pas à la messe ? » et « Comment faire venir les gens à la messe ? »

    [2] Trouver ref Amoris Laetitia