Sur les pas de Saint François... Noël et la crèche
(d'après le retour à l'Évangile E.Leclerc)
On était au mois de décembre 1223. Un grand désir s'empara de François : célébrer Noël au milieu des gens de la montagne et cela d'une manière sensible, scénique en reconstituant la crèche vivante : « je veux, disait-il, évoquer le souvenir de l'Enfant qui naquit à Bethléem. Je veux le voir de mes yeux de chair tel qu'il était couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne » (1c -84)
C'était une idée extraordinaire, comme seuls les poètes peuvent en imaginer : voir et faire voir avec des yeux d'enfant, l'évènement du Salut : Dieu dans son avènement de douceur. Rien n'était plus important pour l'avenir du monde. Dans une société de marchands dominée et divisée par l'argent, il était nécessaire de redécouvrir la pauvreté de Dieu. Dans un monde de clercs assoiffés d'honneur et de grandeurs, il était urgent de revenir à l'humilité de Dieu. Dans un monde de guerres saintes, il fallait retrouver la tendresse de Dieu...
... Noël arriva... Dans la nuit, ils se dirigeaient tous à la lumière des torches vers la grotte qui s'ouvrait à flanc de montagne. Sous le rocher, une étable était préparée, avec une mangeoire et de la paille : on avait amené le bœuf et l'âne.
« François, raconte Thomas de Celano, passa la veillée debout devant la crèche, brisé de compassion et rempli d'une indicible joie » (1C-85). Son esprit et son cœur étaient à Bethléem ».
François n'était ni théologien, ni philosophe ; il fut le poète de l'Humanité de Dieu et en même temps celui de la Fraternité humaine. Ce fut là tout le sens, ce Noël qu'il célébra à Greccio. Là dans le rude hiver des hommes et de la nature, en communion avec les gens les plus simples et avec les animaux, il réinventa dans une création poétique la tendresse de Dieu. Et les hommes, en écoutant ce chant de Noël découvraient un monde nouveau dans lequel ''le Dieu de majesté'' devenu notre frère se laissait désormais rencontrer dans une relation Fraternelle.
La lumière de évangile brillait dans l'ombre du monde.