Le diaconat

A propos du diaconat

Ce ministère qui ne me parait pas être bien perçu par le peuple de Dieu.

Le diacre dépend essentiellement de l’évêque, qui lui l’envoi dans une mission bien précise et toujours pratiquement là où nos frères et sœurs sont désemparé(e)s et abattu(e)s. Il doit être le lien entre le peuple de Dieu et l’évêque, et vice-versa. Il est serviteur de ceux qui souffrent, quelle que soit leur souffrance, qu’ils soient chrétiens ou pas. Et par là, Le diacre est à l’image du Christ serviteur, d’où sa place auprès du prêtre lors de l’Eucharistie.

A sa place, lors de la messe, il représente les absents de notre assemblée : les orphelins, les veuves, les malades, les prisonniers, les étrangers et migrants, les exclus de notre société et tous ceux qui se situent à la périphérie de l’Eglise. Quand il proclame l’évangile, il le proclame pour l’assemblée lui rappelant que cette Parole de Dieu reste encore à entendre  et à accueillir aujourd’hui mais aussi pour tous ceux que je viens de citer. Il reçoit la quête pour signifier à l’assemblée qu’elle est don pour les plus pauvres ; quand il présente le Sang du Christ, il signifie que ce Sang a été versé pour toute notre humanité et en particulier pour les plus démunis, les plus petits. Quand il nettoie la patène et le calice, il pense à toutes ces syro-phéniciennes qui attentent que tombent de la table les miettes. Le diacre va à la rencontre de toutes ces personnes qui tombent en miettes.

On aura compris, le diacre se tient au seuil de l’Eglise et sans cesse réalise un va et vient entre l’intérieur de l’Eglise et la périphérie ; il relie l’Eglise à la périphérie. Ainsi, il est envoyé par son évêque et par conséquent par la communauté chrétienne pour rendre sensible l’amour que porte le Christ aux siens. Il témoigne, simplement par sa présence, que Christ se tient aux côtés des plus déshérités de son Eglise mais aussi auprès des syro-phénicien(e)s.

Oui, Il est signe de la diaconie de l’Eglise. Mais il reste un ouvrier parmi d’autres dont le Seigneur a besoin pour la moisson.

Que le Seigneur suscite plus de diacres et les aide à toujours être ce sel de la terre et cette lumière pour faire connaitre son amour au monde des petits, des plus vulnérables, à tout ceux qui sont abattus et désemparés afin qu’ils trouvent espérance et sens à leur vie. 

Yves Paulignan

Extrait de l'homélie de St Matthieu 9,36-10,8